Véhicules connectés et monétisation de la donnée client : une utopie ?
Véhicules connectés et monétisation de la donnée client : une utopie ?
Lors du CES 2023, Stellantis, le constructeur automobile, a annoncé la mise en place d’une nouvelle entité Mobilisights.
L’objectif affiché est de mettre à profit les données collectées auprès des 34 millions de véhicules connectés en circulation d’ici 2030.
Mobilisights aura fort à faire car Stellantis vise les 20 milliards de CA supplémentaires en 2030 via ses activités software.
Cela serait possible grâce à “une large gamme de services et d’applications. Cela va des assurances personnalisées basées sur l’usage, à la détection des risques sur la route, en passant par la gestion de la circulation” selon les affirmations du PDG de Mobilisight Sanjiv Ghate.
L’ambition des constructeurs de générer des revenus conséquents grâce à des services additionnels n’est pas nouvelle, et est fréquemment réitérée par les différents constructeurs.
En février 2022, General Motors avait déjà indiqué vouloir ajouter des services supplémentaires pour 2026. Ces nouveaux services pourraient permettre de proposer des services d’assurance ou encore d’entretien prédictif.
3 conditions -non exhaustives- sont pourtant requises pour que les consommateurs soient bien au rendez-vous de ces nouveaux services :
- Proposer des services qui apportent de la valeur au client
Pour les 25% de consommateurs prêts à s’abonner à des services, il faut que ces derniers s’articulent autour : de dispositifs de sécurité, de caractéristiques de performance du véhicule ou de confort supplémentaire, selon une étude de Cox Automotive “Car Buyers Balk at Paying Monthly Fees for Features and Services”.
- Un modèle économique “value for money”
En effet, sur 217 consommateurs qui ont affirmé vouloir acheter un véhicule neuf dans les 2 années qui viennent, 89% indiquaient qu’ils ne souscriraient pas à un service d’abonnement [Cox Automotive].
- Une relation de confiance pour permettre la collecte et l’exploitation des données
L’utilisation des données personnelles est un sujet clé. 84% des Français s’inquiétaient d’un usage commercial de leurs données et 85% du risque de piratage dans un sondage publié par Automobile Club Association. Il faudra donc rassurer et garantir un usage respectueux des droits des personnes.
Pour le moment, les applications mises à disposition ne sont pas susceptibles d’entraîner un changement de consommation qui permettrait de monétiser durablement la donnée véhicule.
On peut se demander si les constructeurs réussiront à franchir le pas pour devenir des acteurs du service via la donnée, en définissant des services enrichissant réellement l’expérience utilisateur.
Source : https://www.larevuedudigital.com/ces-2023-stellantis-va-commercialiser-les-donnees-de-ses-vehicules-connectes/